Arts & Culture

Éducation : les écoles d’architecture en détresse partout en France

Les étudiants en architecture dénoncent un manque considérable de moyens. Dans certaines villes, les cours ne sont plus assurés faute de crédit pour engager les professeurs, sans parler des locaux vétustes. Exemple à Grenoble.

Suivre les cours sous les parapluies dans un amphithéâtre où le plafond n’est plus étanche, voilà à quoi en sont réduits les étudiants de l’école d’architecture de Grenoble (Isère). Depuis plusieurs semaines, ils se mobilisent pour dénoncer le manque de moyens et l’état de détérioration avancée de l’école. « Au début de l’année, on m’a juste dit :’Tu vas voir, en hiver, il fait froid donc achète une polaire’, comme si c’était normal », relate Ariel Le Floch, étudiante en 2ème année.

Un sous-financement de la part de l’État

Les étudiants sont majoritairement soutenus par leurs enseignants, trop peu nombreux selon eux. Ils doivent régulièrement dépasser leurs horaires. Presque toutes les écoles d’architecture de France dénoncent un sous-financement chronique de la part de l’État comme à Pau (Pyrénées-Atlantiques), Rouen (Seine-Maritime), Bordeaux (Gironde) ou Paris. Dans une école parisienne, les élèves vont jusqu’à se mettre en danger en se rendant dans une salle normalement condamnée pour cause d’amiante.

Arts & Culture

« Il n’y a pas d’âge pour être nostalgique » : rencontre avec Zélie, chanteuse de 21 ans, qui sort un premier EP pop et mélancolique

La jeune artiste partage son univers dans son premier EP “Zélie, c’est quoi ?”, sorti le 24 février. Elle raconte à franceinfo cette toute nouvelle expérience.

Autrice-compositrice-interprète depuis deux ans, Zélie a sorti son premier EP de neuf titres le 24 février. Un mélange de pop et de variété française avec une touche urbaine. Elle sera en concert au Badaboum, à Paris, le 18 mars, pour se confronter au public.

Baignée dans la variété française dès son plus jeune âge grâce à son père, Zélie a toujours eu un attrait particulier pour la musique, mais son envie d’en faire son métier est arrivée bien plus tard. Sa passion, c’était la danse : « J’en faisais vingt heures par semaine quand j’étais petite, j’ai fait une scolarité à horaires aménagés donc j’allais à l’école le matin et je faisais de la danse l’après-midi ». Son rêve, après le bac, est de devenir danseuse mais, lors de son année de terminale, la jeune artiste se pose beaucoup de questions sur son avenir. « La danse me plaisait de moins en moins, je savais qu’il fallait partir à l’étranger pour faire des formations de danseur contemporain, mais je n’avais pas envie de partir », confie Zélie. Elle arrête donc son école de danse. Ayant ses après-midi libres, elle se découvre une nouvelle passion : écrire des chansons et les poster sur les réseaux sociaux.

« Tu fais mille métiers à la fois »

Après son baccalauréat, elle intègre les cours Florent musique. Pendant sa scolarité, il y a deux ans, elle est repérée par le label Low Wood, avec lequel elle signe un contrat. Un nouveau monde s’offre à elle. « Je composais énormément par plaisir mais je ne visualisais pas ce que c’était de développer un projet et une identité artistique, de donner envie aux gens d’écouter ma musique. Quand le label m’a contactée, ça a un peu tout chamboulé. J’ai dû prendre certaines responsabilités mais ça n’a fait qu’augmenter ma passion parce que même le côté stratégie, marketing, la création de clips et de pochettes, j’adore. Tu fais mille métiers à la fois. »

Et même si la jeune chanteuse manque encore un peu de confiance – la concurrence est rude, il faut se démarquer –, elle comprend rapidement que ce monde de la musique est fait pour elle : « C‘était une évidence. De toute façon, je ne sais pas faire autre chose. »

« J’étais plus heureuse quand j’étais plus insouciante »

Après deux ans de travail, Zélie sort un EP teinté de nostalgie, un peu surprenant lorsque l’on a 20 ans. « La nostalgie, c’est ma principale source d’inspiration. Je pense qu’il n’y a pas d’âge pour être nostalgique. Je suis nostalgique de cette période où je ne pensais pas à mon futur, à mes responsabilités de femme et d’adulte. Je trouve qu’il y a eu une vraie transition entre 19 et 20 ans, un peu violente avec le Covid. Je fais partie d’une génération qui n’a pas eu beaucoup de chance », raconte-t-elle. « Mes chansons parlent de transitions que j’ai parfois mal vécues parce que j’étais plus heureuse quand j’étais plus insouciante, quand j’allais en cours ou boire des cafés avec mes potes. Maintenant, je suis un peu obsédée par la musique, il y a beaucoup de questions qui viennent, donc beaucoup d’angoisse. »

Une insouciance qu’elle retrouve lors de soirées avec des amis. « On fait la fête et on boit de l’alcool pour retrouver cette insouciance. Les soirs où je sors avec mes amis, il n’y a aucune angoisse, c’est vraiment des moments hors du temps, tu n’es pas dans la vraie vie. » Et d’ajouter : « Quand on devient adulte, on perd quelque chose mais, en même temps, plus on se connaît, plus on sait ce qui va nous rendre heureux. On passe juste à une autre ère. » Elle en parle dans une de ses chansons, C’est mon truc.
A travers son EP, Zélie souhaite que tout le monde, peu importe l’âge et la sensibilité, puisse se reconnaître : « 
Même les personnes moins sensibles peuvent se retrouver dans la transition, la déception, la joie, la tristesse, on passe tous par là. J’ai envie de transmettre quelque chose d’intime et d’humain auquel tout le monde peut s’identifier. »

Inspirée par Angèle ou Lomepal

Zélie définit sa musique comme étant de la « pop urbaine » : « Ce que je fais, c’est de la pop, mais il y a un peu plus d’urbain que dans certaines pop plus classiques. » Un choix tout à fait logique lorsqu’on connaît ses inspirations musicales : « J’écoute de la pop francophone comme Emma Peters, Angèle, Ben Mazué, et du rap français comme Disiz, Lomepal ou encore Orelsan. »

Des artistes qui se dévoilent sans filtre dans leurs chansons, comme Zélie dans son titre Merci, le premier de l’EP : « Je l’ai écrit rapidement et d’une traite, ça venait du cœur, je n’ai pas mis de filtre. Je n’avais jamais pensé à écrire sur le fait de vouloir être chanteur, de recevoir du soutien, d’être ému par ça. J’étais assez fière. Et c’est celle qui m’a fait le plus pleurer, c’est la première fois que je me suis sentie vraiment moi-même. »

La jeune chanteuse a « vraiment hâte » de se produire devant le public parisien le 18 mars : « Ça va me donner beaucoup de confiance. » Son prochain objectif : se produire dans des salles parisiennes telles que le Café de la danse et découvrir un jour l’adrénaline de la tournée.

Zélie au Badaboum, à Paris, le 18 mars à partir de 19 heures.

Monde

Mangas : 6 questions pour mieux comprendre les enjeux de l’intelligence artificielle dans la création

La parution jeudi au Japon d’un manga entièrement créé par une intelligence artificielle soulève des questions.

L’auteur d’un manga qui sortira jeudi au Japon avoue avoir « zéro » talent pour le dessin : son œuvre, la première du pays entièrement créée par une intelligence artificielle, soulève des inquiétudes pour l’emploi et les droits d’auteur dans cette lucrative industrie.

Comment une intelligence artificielle peut-elle créer un manga de toutes pièces ? Comment les auteurs s’emparent-ils de cet outil ? Quels sont les risques pour la création ? Qu’en est-il des droits d’auteurs ? Quel est le statut des œuvres générées par les programmes d’intelligence artificielle ?

1 Comment un auteur « sans talent » a-t-il réussi à créer un manga de 100 pages en 6 semaines ?

Tous les engins et créatures futuristes de ce manga de science-fiction intitulé « Cyberpunk : Peach John » sont l’œuvre du programme Midjourney, un outil d’IA apparu l’an dernier qui a épaté la planète, avec d’autres programmes similaires comme Stable Diffusion ou DALL-E 2.

Le programme Midjourney, développé aux Etats-Unis, a rencontré un succès mondial avec ses créations fantastiques, parfois absurdes voire effrayantes mais souvent étonnamment sophistiquées, invitant beaucoup d’artistes à s’interroger sur leur métier.

Pour créer son manga, Rootport a entré des mots-clés comme « cheveux roses », « garçon asiatique » et « blouson », et la machine a donné naissance en une minute environ aux images du héros de l’histoire, dont le visage est cependant assez différent d’une case à l’autre.

Il a ensuite assemblé les meilleurs résultats sur une page de bande dessinée pour réaliser le livre, entièrement en couleur contrairement aux mangas « classiques », et qui fait déjà beaucoup parler en ligne avant sa parution. Rootport – le pseudonyme de l’auteur – a ainsi réalisé ce manga d’une centaine de pages en six semaines seulement, là où un artiste confirmé aurait normalement mis un an, estime-t-il.

« C’était un cheminement amusant, un peu comme jouer au loto« , raconte à l’AFP l’homme de 37 ans. Pour l’auteur, les générateurs d’images utilisant l’IA ont « ouvert la voie à des gens sans talent artistique » à condition qu’ils aient de bonnes histoires à raconter. Rootport raconte la satisfaction ressentie lorsque ses instructions textuelles, telles des « incantations » magiques, engendraient des images. Mais il ajoute que ce travail avec l’aide de l’IA « n’a probablement pas » été aussi satisfaisant que s’il avait dessiné lui-même.

Les auteurs « sans talent » ne sont pas les seuls à s’emparer de l’IA. Eiichiro Oda, auteur de la série phénomène One Piece, a récemment avoué qu’il avait eu recours à ChatGPT , le programme à succès qui génère des textes grâce à l’intelligence artificielle, pour imaginer l’intrigue du prochain épisode de sa série. « Bonjour. C’est l’auteur. Je n’arrive pas à trouver d’intrigue pour One Piece la semaine prochaine. Pourrais-tu en imaginer une? Une super bonne, s’il te plaît », a demandé l’auteur à ChatGPT, selon une vidéo publiée par son équipe sur Twitter.

2 Qu’est-ce que l’IA ne peut pas faire à la place de l’homme ?

« Je suis convaincue que les humains sont toujours meilleurs » pour imaginer des scénarios, également très importants dans les mangas, souligne Madoka Kobayashi, artiste de manga depuis plus de 30 ans, ajoutant qu’elle ne voit « pas vraiment l’IA comme une menace ». « Je pense plutôt qu’elle peut être un excellent compagnon », estime-t-elle.

L’IA peut « m’aider à visualiser ce que j’ai en tête, et me suggérer des idées, que je tente ensuite d’améliorer », ajoute l’artiste. A la Tokyo Design Academy où elle enseigne, Madoka Kobayashi invite ses élèves à observer des figurines pour améliorer leur dessin de détails comme les muscles ou les plis des vêtements.

« Les images d’IA sont géniales, mais je suis plus attiré par les dessins d’humains, justement parce qu’ils sont désordonnés », dit Ginjiro Uchida, un étudiant de 18 ans. Les programmes informatiques ont du mal à dessiner des mains ou des visages aux proportions délibérément exagérées comme un vrai mangaka, et « les humains ont encore un plus grand sens de l’humour« , pense-t-il.

3 Les créateurs peuvent-ils s’opposer au « droit de fouille » ?

Les IA provoquent des controverses juridiques. La start-up derrière Stable Diffusion a d’ailleurs été poursuivie pour avoir « nourri » son IA avec des documents protégés par des droits d’auteur.

Au Japon, des élus se sont inquiétés de la question, bien que selon les experts, les violations de droits d’auteur soient peu probables si les créations de l’IA proviennent de simples commandes textuelles.

Face aux intelligences artificielles qui moulinent leurs œuvres pour générer du contenu, les auteurs ripostent avec de premières plaintes. Leur bataille sera rude : en Europe comme en Amérique du Nord, le droit penche pour les IA mais pourrait évoluer, selon les juristes.

En janvier, aux Etats-Unis, trois artistes ont porté plainte contre Stable Diffusion, Midjourney et DeviantArt, et l’agence de photos Getty contre Stable Diffusion. Ils contestent le droit des IA à traiter des milliards de textes ou d’images, ce qui a permis leur « apprentissage ».

En Europe, une directive européenne de 2019, transposée dans 22 Etats dont la France, autorise ce « droit de fouille » (data mining), y compris sur des contenus sous droit d’auteur, s’ils sont publiquement accessibles. Sauf si le titulaire des droits s’y est opposé expressément.

« Cette exception au droit d’auteur, conçue sur mesure pour permettre l’essor de ces technologies, est passée relativement inaperçue », commente maître Charles Bouffier, du cabinet Racine. « A des fins de recherche, l’exception est absolue, sans opposition possible. Mais à des fins commerciales, les titulaires de droits peuvent refuser et l’indiquer dans les conditions générales du site, par exemple », souligne-t-il.

La difficulté sera de s’assurer que leur opposition est respectée. « Comment savoir si une œuvre a été utilisée dans la phase d’apprentissage? », interroge maître Pierre Pérot, du cabinet August Debouzy.

Le droit américain autorise lui aussi le data mining pour un usage équitable (« fair use »), consacré lors d’un procès anti-Google pour la numérisation de livres gagné par le géant américain.

4 Quel est le statut juridique des œuvres générées par l’IA ?

Pour les contenus générés, le statut juridique est épineux. S’agit-il de contrefaçons, surtout si l’utilisateur de l’IA a requis une production « à la manière » d’un auteur ou imitant un logo?

Le droit français et européen, comme le droit américain, ne reconnaît la contrefaçon qu’en cas de copie d’une œuvre précise. « Ni un genre, ni un style, ni une idée ne sont protégeables par le droit d’auteur », remarque maître Eric Barbry, du cabinet Racine. En revanche, si on reconnaît clairement la source dans l’image générée, la question se pose.

En Europe, une notion pourrait protéger des artistes copiés par des IA: celle de « parasitisme », qui sanctionne le « pillage » des efforts d’autrui. Cette jurisprudence française ouvre droit à dédommagement si un manque à gagner est prouvé.

Récemment, des grandes maisons de luxe ont ainsi gagné contre des fabricants de mode qui copiaient leur « univers », relève maître Marc Mossé, d’August Debouzy.

5 L’utilisateur de l’IA peut-il être considéré comme un auteur ?

Enfin se pose la question de l’utilisation commerciale de ces contenus. A qui appartiennent-ils ? Peuvent-ils être vendus et bénéficier d’un droit d’auteur?

Tout d’abord, les juristes estiment qu’une IA n’est ni propriétaire, ni auteur, ni responsable. « Les IA indiquent dans leurs conditions générales que l’utilisateur, et lui seul, est responsable de l’usage qu’il va faire du contenu », souligne maître Pérot. « Rien n’interdit donc de le commercialiser ».

Faut-il préciser qu’il provient d’une IA ? Ce pourrait être le cas au titre de l’information des consommateurs. La future directive européenne sur les IA (IA Act) pourrait aussi prévoir une obligation de transparence.

Reste le sujet du droit d’auteur. Le droit français et européen précise qu’une œuvre ne peut en bénéficier que si elle est originale et exprime la personnalité de l’auteur. « Cela induit que l’auteur est une personne physique », selon maître Bouffier. « Ce sera compliqué pour les utilisateurs d’IA de se présenter comme auteur à part entière », confirme maître Barbry. Aucun tribunal en Europe n’a encore tranché mais aux Etats-Unis l’Office du copyright vient de refuser le droit d’auteur à une BD générée par IA.

Maître Pérot cite le cas de Théâtre d’opéra spatial, une image générée par une IA qui a remporté un concours en septembre. Son producteur a passé 80 heures à peaufiner ses instructions et retouché le résultat. « On peut considérer là que l’utilisateur a eu un rôle majeur et qu’il y a place pour le droit d’auteur », note l’avocat, citant « un travail de supervision, de choix, d’analyse, de sélection ».

Les productions par IA suivraient ainsi le chemin de la photographie, considérée comme un produit d’outil et non une œuvre jusqu’à un arrêt de la Cour de justice de l’UE de 2011 qui a reconnu aux photographes des « choix créatifs ».

6 L’IA représente-t-elle un danger pour l’emploi des créateurs ?

D’autres craignent que cette technologie nuise à l’emploi des jeunes mangakas, et plus largement des artistes. La plate-forme de streaming Netflix a été critiquée en janvier pour avoir diffusé un dessin animé japonais avec des décors générés par une IA.

« La possibilité que les assistants des mangakas soient remplacés » un jour par une machine « n’est pas nulle », estime Satoshi Kurihara, professeur à l’université Keio de Tokyo, qui en 2020 a publié avec son équipe un manga assisté par IA.

Presque tous les dessins de cette production dans le style du pionnier de ce genre graphique, Osamu Tezuka, avaient été réalisés par des humains. Mais depuis, l’IA est devenue « de première qualité » et va certainement influencer l’industrie du manga, pense-t-il.

Trois grands éditeurs japonais interrogés n’ont pas souhaité exprimer leur vision de l’impact futur de l’IA sur l’industrie du manga. Rootport doute que les mangas créés à 100% par une IA deviendront incontournables, mais « ne pense pas non plus que les mangas réalisés sans aucune IA domineront pour toujours ».

Reportages

Joana Vasconcelos espère avoir bientôt des nouvelles du musée au bord du Tage

L’artiste Joana Vasconcelos a déclaré aujourd’hui qu’elle espérait avoir bientôt des nouvelles du musée concernant son atelier, qu’elle prévoit d’installer sur les rives du Tage, entre les municipalités de Lisbonne et d’Oeiras.

« Je suis toujours en négociations, qui ne sont pas encore terminées. C’est un très grand projet, un projet qui apporte une dimension importante à mon travail, qui n’est pas d’être un musée sur mon travail, mais d’être un musée sur mon studio », a déclaré Joana Vasconcelos.

L’artiste a expliqué que son intention est que « les gens puissent visiter un atelier où elle travaille ».

« Et ils peuvent profiter, d’une certaine manière, de ces artisans qui travaillent avec moi, pour voir comment les techniques peuvent être perpétuées et comment je peux contribuer du point de vue de l’éducation, du point de vue du bien-être et du point de vue de l’artisanat, afin que l’identité du Portugal, les traditions, soient maintenues et préservées », a-t-elle ajouté, en parlant à Lusa et à la RTP, à Madrid, où elle a présenté aujourd’hui l’œuvre « Liquid Love », qui sera intégrée à la collection « Cahiers d’artiste » du Club Matador de Madrid.

Le projet, a-t-il souligné, « implique de nombreuses personnes et implique de nombreuses autorisations », mais il a déclaré qu’il était « sur la bonne voie ».

« Nous allons dans la bonne direction et j’espère avoir des nouvelles bientôt », a déclaré Joana Vasconcelos.

Selon elle, elle travaille et négocie pour installer le musée, qui serait construit de toutes pièces, sur les rives du Tage, dans un projet qui devrait impliquer, en raison de son emplacement prévu, les conseils de Lisbonne et d’Oeiras et l’administration du port de Lisbonne (APL).

« Donc, il y a beaucoup de personnes intéressées et, en fait, j’ai eu la chance que tout le monde trouve le projet pertinent », a-t-il ajouté, avant de souligner que l’objectif est de « pouvoir contribuer activement avec un équipement totalement différent », qui a une composante liée à la pédagogie et à « l’éducation des petits », mais qui intègre aussi « un côté loisir » et le « plaisir de l’art, pas seulement l’objet final, expositif, mais pouvoir se voir faire l’œuvre d’art ».

À la une

Le photographe Luís Miguel Proença remporte le concours du Musée du Douro

Le photographe Luís Miguel Proença a remporté le concours international promu par le Musée du Douro, avec l’ensemble de photographies « Paysages et détails », a-t-on annoncé aujourd’hui.

L’édition 2022 du concours international de photographie s’est associée à la célébration du 20e anniversaire du classement du Douro au patrimoine mondial.

Le musée du Douro, situé à Peso da Régua, dans le district de Vila Real, a annoncé aujourd’hui qu’au total, le concours a reçu 23 inscriptions et que 19 participants ont été admis.

Les œuvres approuvées, soumises sous forme d’ensembles, ont été présentées au jury de manière anonyme.

Selon le musée, le 1er prix a été attribué à Luís Miguel Proença, de Fundão (Castelo Branco), avec l’ensemble « Paysages et détails ».

Le 2e prix a été remporté par José Suzano Magalhães, de Gondomar (Porto), avec l’ensemble « Alto Douro Vinhateiro », et le 3e prix est allé à António Jaime Abrunhosa, de Vila Nova de Foz Côa (Guarda), avec l’ensemble « Gentes, trabalhos e locais ».

L’objectif du concours 2022 était de « capturer les changements et ou la persistance du paysage évolutif et vivant — le Douro — dans ses aspects les plus divers ».

« Outre la capture du paysage, l’objectif était également de ressentir, de parcourir le Douro à travers ses habitants, ses pratiques et la manière dont ils façonnent le territoire viticole à travers une lecture critique du statut de patrimoine mondial », ajoute l’unité du musée.

Les images gagnantes du concours vont désormais intégrer la base de données « Archives visuelles » du Musée du Douro, en étant la devise d’une exposition itinérante.

Le concours fait partie du projet « Photographie contemporaine dans le Douro » et bénéficie du partenariat d’EDP – Produção.

La région viticole du Haut-Douro a été classée par l’UNESCO le 14 décembre 2001 en tant que paysage culturel évolutif et vivant et, entre décembre 2021 et décembre 2022, elle fêtera les 20 ans de ce classement.

La zone classée traverse les municipalités de Mesão Frio, Peso da Régua, Santa Marta de Penaguião, Vila Real, Alijó, Sabrosa, Carrazeda de Ansiães, Torre de Moncorvo, Lamego, Armamar, Tabuaço, São João da Pesqueira et Vila Nova de Foz Côa et constitue le continuum le plus représentatif de la région délimitée du Douro, la plus ancienne région viticole délimitée et réglementée au monde (1756).

Arts & Culture

Teatromosca présente les coproductions « Breathe (twelve times) » et « The Protected Ones ».

La première de deux nouvelles coproductions, « Respirar (douze fois) » et « Os protegidos », cette dernière basée sur un événement réel avec des réfugiés, font partie du programme 2023 de Teatromosca, annoncé par la compagnie fondée à Sintra en 1999.

« Respirer (douze fois) », un texte de Marie Suel, dramaturge française qui est aussi claviériste d’un groupe de rock, est un spectacle pour toute la famille centré sur un enfant, un vieil homme et le partage des peurs des deux, selon le texte de présentation de la compagnie.

La première de la pièce est prévue le 16 septembre, à l’Auditorium municipal António Silva (AMAS), à Agualva-Cacém, dans le cadre de MUSCARIUM#9 — Festival des arts du spectacle de Sintra, et est coproduite par teatromosca, Teatro Art’Imagem et La Tête Noire – La Compagnie, un collectif français de la commune de Saran, dans la région de la vallée centrale de la Loire.

La mise en scène de la pièce, avec une musique originale de Noiserv, sera assurée par Patrice Douchet, metteur en scène, directeur artistique et fondateur de la compagnie française en 1985.

En novembre, toujours à l’AMAS, « The Protected », une création théâtrale à partir du texte de l’auteur autrichien Elfriede Jelinek, prix Nobel de littérature 2004, sera présentée en première dans le cadre d’une coproduction de Teatromosca, Theatro Circo, de Braga, et Colectivo Glovo, de Galice.

Basée sur un événement réel, la présence sur le territoire autrichien, fin 2012, de près de 100 réfugiés de diverses nationalités en quête d’asile, la pièce « Les protégés » débute les répétitions en mai et connaîtra des moments de formation ouverts au public.

La pièce est mise en scène par Pedro Alves et bénéficie d’une bande sonore originale interprétée en direct par la violoncelliste Joana Guerra.

« Ciclone », une création de Leonor Cabral et LAMA Teatro, créée au Festival Temps dImages, qui sera sur scène du 19 au 21 janvier, ouvre la programmation 2023 de teatromosca, à AMAS, un espace qui, depuis 2018, est géré par la compagnie.

« Look Back in Anger », la pièce de John Osborne qui a marqué le nouveau théâtre britannique de l’après-guerre et le mouvement des « jeunes hommes en colère » (« young men in anger », en traduction libre), dans les années 1950, sera présentée par la Companhia da Esquina.

Ode Marítima », une pièce basée sur Fernando Pessoa et son hétéronyme Álvaro de Campos, dans laquelle João Garcia Miguel se produit sur scène avec le quatuor Danças Ocultas, « Q de quê », de la compagnie teatro meia volta, et « Provavelmente Saramago », de Musgo Produção Cultural, également de Sintra, figurent parmi les hôtes de la théatromosca pour le premier trimestre 2023.

La reprise de la propre production, en avril, de la pièce pour enfants « Romance do 25 de Abril », d’après le roman homonyme de João Pedro Mésseder et Alex Gozblau, « Time », d’Aldara Bizarro, produit par O Teatrão, et « Samotrácias », de Mákina de Cena, sont d’autres propositions qui seront présentées à AMAS.

La dynamisation des cours de théâtre pour enfants et jeunes, le tutorat des groupes Duas Senas et Teatro Sénior, et la poursuite de Fabricar Teatro, un projet en cours à la Casa da Cultura Lívio de Morais, à Agualva-Cacém, autour des archives de la compagnie, font également partie des activités de l’année prochaine.

« Contre la peur » est la devise du nouveau cycle de programmation que teatromosca démarre en 2023 et prévoit de développer dans les années à venir, selon l’entreprise.

« Le courage n’est pas l’absence de peur, le courage est la marche de la peur », conclut le dossier de présentation de la saison, en citant une phrase de la psychologue Susan David, ajoutant que, « dans cette période historique consacrée à la vitesse », la compagnie teatromosca cherchera à « ralentir et, dans un acte de courage, regarder le monde, prêter attention aux gens et réfléchir ».

Monde

L’UE enregistre 1 007 cas de myocardite et de péricardite chez des enfants vaccinés

L’Union européenne a enregistré 901 cas de myocardite et de péricardite chez des enfants âgés de 5 à 11 ans vaccinés contre le covid-19 avec le vaccin Pfizer et 106 chez ceux inoculés avec le vaccin Moderna, a-t-on appris aujourd’hui.

Dans une déclaration commune, la Direction générale de la santé (DGS), le ministère de la Santé et Infarmed soulignent que ces maladies inflammatoires « sont des complications connues du covid-19 et se produisent plus fréquemment après l’infection par le covid-19 par rapport à la fréquence observée après la vaccination ».

Selon le texte, dans l’Union européenne (UE), 16,1 millions d’enfants ont été vaccinés avec les vaccins de marque Comirnaty® [Pfizer] et 34,1 millions avec Spikevax® [Moderna], et « aucun cas de myocardite n’a été identifié chez les enfants âgés de 6 mois à 4/5 ans ».

La myocardite et la péricardite sont des maladies inflammatoires du cœur qui se manifestent généralement par un essoufflement, des douleurs thoraciques et un rythme cardiaque intense qui peut être irrégulier (palpitations).

« Les cas rapportés par le Comité pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance [de l’Agence européenne des médicaments] ont été observés pour la plupart dans les 14 jours suivant la vaccination, le plus souvent après la deuxième dose et chez de jeunes adultes de sexe masculin », peut-on lire dans le même communiqué.

Dans la déclaration, les trois entités indiquent que « selon les données disponibles, le développement de la myocardite et de la péricardite après la vaccination suit un profil clinique typique, avec généralement une amélioration après le repos ou le traitement ».

Le texte explique que « les groupes éligibles au rappel saisonnier de la campagne de vaccination contre le covid-19 de l’automne-hiver 2022-2023, parmi lesquels les enfants présentant au moins une des pathologies à risque définies » par la DGS, « sont définis en fonction du risque de maladie grave, d’hospitalisation et de décès lié au covid-19 selon une stratégie vaccinale protectrice de vulnérabilité ».

Jeudi, la DGS, par le biais d’une norme publiée sur son « site web », a recommandé aux professionnels de santé de surveiller les signes et symptômes de myocardite et de péricardite chez les enfants dans les 14 premiers jours après avoir reçu le nouveau vaccin covid-19 de Pfizer.

Lifestyle

J’ai enfin trouvé la jupe de mes rêves – la maxi pointue et élégante

J’ai vraiment essayé d’être une personne à jupe courte – mais l’arrivée de ce look long et chic m’a conquis

Je ne veux pas porter de jupes très courtes, mais je ne veux pas non plus ressembler à une gouvernante démodée de l’entre-deux-guerres. Est-ce trop demander ? Vous ne l’auriez pas pensé. Il semble tout à fait raisonnable de s’attendre à ce qu’il y ait un pouce ou deux de terrain d’entente vestimentaire quelque part entre être une minx aux cuisses nues dans la minijupe Miu Miu de cette saison et une giroflée mousey lune avec des ourlets tombants traînant dans son sillage. Cela ne semble pas trop demander, n’est-ce pas? Une jupe qui a l’air moderne, sans être courte.

J’aimerais être une personne à jupe courte. Et j’ai vraiment essayé, promis. Mais je n’aime pas mes genoux, du moins pas dans des chaussures plates, et je ne peux que rarement me réveiller avec une paire de talons hauts ces jours-ci. Je me rends compte que c’est un manque désespérément démodé de positivité corporelle et je devrais probablement me taire, mais j’ai toujours été inutile pour mentir, donc nous sommes là où nous sommes. On ne peut pas être tendance tout le temps.

Ce n’est pas qu’il est difficile de trouver une jupe longue. Bien au contraire, ils sont partout. Les minijupes ont fait un retour sur les podiums au cours des deux dernières années, mais pendant la majeure partie de la décennie, les ourlets ont oscillé autour du niveau de la mi-mollet.

Lorsque la jupe mi-longue est devenue à la mode il y a quelques années, elle a été, pendant un certain temps, un nouveau look excitant et expérimental. Une jupe plus longue se sentait arty et alternative, après toutes ces années de jupes droites juste au-dessus du genou, ou de jupes plissées A-line, ou de jupes crayon jusqu’aux genoux. Les jupes plus longues étaient romantiques, libres d’esprit et un peu mystérieuses. Mais après cinq ans où vous et toutes les autres femmes de votre bureau portez une jupe longue à plusieurs niveaux associée à des baskets et un sweat-shirt orné de mots français aléatoires, il est difficile de garder vivant le sens de la romance et du mystère.

Je suis donc ravie d’annoncer que la prochaine grande chose de la mode est la jupe pointue mais pas courte. La jupe longue bohème à plusieurs niveaux est en train de disparaître et la jupe longue élégante et chic est en route. Ce look a fait ses débuts à la mode sur le podium parisien plus tôt cette année, pour la collection d’automne de Saint Laurent. De longues jupes immaculées en soie ivoire étaient portées avec des bottes à talons aiguilles ou des sandales de soirée éblouissantes. Il n’y avait pas d’imprimés floraux spriggy pour rendre le tissu des jupes accessible (ou même pratique, venez à cela), et pas de baskets blanches pour toutes les mamans. Les chignons chics et les lunettes de soleil noires ajoutaient à la sensation de nouvelle attitude mais, plus important encore, il s’agissait simplement d’une jupe différente: unie plutôt qu’imprimée, avec des coins pointus plutôt que des rangées froncées.

Une silhouette plus angulaire contribue à donner plus d’énergie à une jupe longue. Pas de niveaux, pas de fronces, pas de volants ou de garnitures. Cela ne signifie pas que vous allez boitiller dans un cylindre de tissu : le tissu coupé dans le biais donne du mouvement sans avoir l’air salissant. Vous pouvez également rechercher des formes enveloppantes ou des fentes latérales. Si vous aimez les imprimés, essayez quelque chose de graphique ou d’imprimé animal. Pas de fleurs des prés, pas de toile de jouy. Pensez aussi au tissu. Pas d’étamine froissée, rien qui s’affaisse. Les satins brillants ou les cuirs résistants sont un meilleur pari.

L’une des joies d’une jupe longue est que les talons sont strictement facultatifs – uniquement pour ceux qui ont vraiment envie de se pavaner en paire un soir. Mais une botte à talon est un excellent partenaire pour la jupe longue plus pointue. Juste ce petit ascenseur peut rendre un look plus sexy.

Un jour, j’espère être suffisamment avant-gardiste pour porter une minijupe et des chaussures plates. Mais pour l’instant, la jupe pointue et non courte ressemble définitivement à un progrès.

Reportages

« Close », Grand prix mérité du Festival de Cannes, par le réalisateur de « Girl » Lukas Dhont

Caméra d’Or pour « Girl » en 2018, le Belge Lukas Dhont confirme son talent avec « Close » qui aborde avec une sensibilité à fleur de peau l’amitié contrariée entre deux garçons.

C’est à un rare sujet abordé au cinéma que Lukas Dhont nous invite dans Close qui sort mardi 1er novembre. Après son premier long métrage, « Girl » sur un garçon qui s’identifié à une fille, il filme l’amitié fusionnelle de deux adolescents, mise à mal par l’incompréhension de leurs camarades. Avec son thème délicat, son drame humain aux images solaires qui virent à la pluie, Close est digne de son Grand prix cannois.

Amitié suspecte

L’amitié infaillible de Léo et Rémi, 13 ans, suscite des soupçons d’homosexualité de la part d’élèves de leur collège. Bientôt Léo veut affirmer sa virilité en prenant des distances par rapport à Rémi. Un drame inattendu va faire basculer la vie de leur deux familles, alors que Léo essaye d’échapper à sa culpabilité envers Rémi.

Non-dits

Close est habité d’une délicatesse toute suggestive. La fusion entre les deux amis s’exprime dans des jeux, des gestes, des regards… Puis la distanciation de Léo n’est jamais explicitée, mais on la devine dans ses actes, suite aux propos des fillettes à leur égard. L’effondrement de Rémi face à ce rejet incompréhensible n’en est que plus fort à l’écran, mais l’acte qu’il commettra ne sera jamais montré.

Lukas Dhont a l’élégance de ces non-dits, qui sont à l’image du mutisme de Léo. A son tour, il ne comprend pas et cherche la clé auprès de la mère de son ami. A force d’être submergé de silence, sa peine se dissoudra dans un poignant moment de vérité. Beau par son sujet, sa mise en scène et ses interprètes – dont Léa Drucker et Emilie Dequenne, Close abonde en talent et émotion.

La fiche

Genre : Drame
Réalisateur : Lukas Dhont
Acteurs : Eden Dambrine, Gustav De Waele, Emilie Dequenne, Léa Drucker
Pays : Belgique / France / Pays-Bas
Durée : 1h45
Sortie : 1er novembre
Distributeur : Diaphana Distribution

Synopsis : Léo et Rémi, 13 ans, sont amis depuis toujours. Jusqu’à ce qu’un événement impensable les sépare. Léo se rapproche alors de Sophie, la mère de Rémi, pour essayer de comprendre…

Arts & Culture

L’exposition « Top secret » de la Cinémathèque lève le voile sur les espions au cinéma

Les espions du 7e art se sont donné rendez-vous à la Cinémathèque française dans une formidable exposition, au croisement du mythe et de la réalité.

Après les romans et le théâtre, les espions se sont exportés dès le muet au cinéma sans jamais le quitter. Tout un monde, où James Bond serait roi, Mata-Hari reine et OSS 117 leur improbable rejeton. On les retrouve, et bien d’autres, dans une exposition spectaculaire à la Cinémathèque française jusqu’au 21 mai 2023.

Si les espions existent depuis l’Antiquité, ils se sont considérablement multipliés à partir de la Première Guerre mondiale. Attachée à valoriser les parallèles entre la réalité et les fantasmes qu’ils suscitent, l’exposition de la Cinémathèque mélange histoire, cinéma et géopolitique. Le film d’espionnage se conjugue au présent, plus qu’au passé. La plupart des films se consacrent à des espions ou à des contextes qui leur sont peu ou prou contemporains. C’est 1914 qui donne le « la », raison pour laquelle les salles racontent aussi une histoire de l’espionnage.

Films, technologie et documents jalonnent le parcours dans un constant dialogue entre cinéma et réalité. Le genre se prête à être exposé grâce aux nombreux objets qui le nourrissent. Les gadgets de James Bond en sont l’exacerbation, mais tout le monde connaît le fatal parapluie bulgare, les microfilms et autres photo-cravates. Dans l’exposition, les outils d’espionnage réels voisinent avec les inventions les plus farfelus.

Les splendides dessins exposés de Ken Adams pour les décors de quatre James Bond se révèlent iconiques de la franchise. Le mythique pistolet d’or de Scaramanga, les costumes de Daniel Craig et d’Eva Green dans Casino Royale (2006) côtoient un pardessus gris réversible en un imperméable vert, et de véritables mallettes d’espion précèdent une salle consacrée au KGB et à la Stasi.