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Théâtre : « C’est une lumière que personne ne parvient à broyer », s’enthousiasme Judith Chemla dans le rôle de « Mélisande »

Judith Chemla tient ce rôle jusqu’au 19 mars au théâtre des Bouffes du Nord à Paris.

C’est une artiste complète, inclassable, Judith Chemla, actrice, musicienne et chanteuse lyrique est « Mélisande » au théâtre des Bouffes du Nord, dans une version entre opéra et théâtre de l’œuvre de Maeterlinck et Debussy. Cette adaptation, très libre, signée Florent Hubert et Richard Brunel, s’appelle bien Mélisande, comme si Pelléas, n’était qu’un second rôle. C’est elle qui brûle la scène de sa passion, passion de vivre hors de cet univers dystopique, où les hommes dominent les femmes de leur propre faiblesse.

« J’avais l’impression que c’était un parcours de victime, mais, en fait, c’est l’inverse. C’est une lumière qu’on tente de broyer et que personne ne parvient à broyer, s’enthousiasme la comédienne. Le monde n’est pas prêt à bouger à la fin de cette pièce et je pense que le nôtre est en train de bouger ».

« Des héroïnes sacrificielles »

Et elle le dit publiquement que le monde doit bouger, Judith Chemla qui a subi des violences conjugales. Sur scène, elle habite littéralement ses personnages lyriques : Didon, Traviata, Mélisande, dont elle renverse la funeste destinée en pulsion de vie. « Malgré tout, c’est quand même des héroïnes sacrificielles. Ça interroge profondément sur la place des femmes et ce qu’on a attendu d’elle tout au long de l’histoire. Il y a un sacrifice, mais il y a une lumière totale qui l’entoure », avoue Judith Chemla.

C’est dans ces formes hybrides, modestes et géniales à la fois, entre opéra et théâtre que Judith Chemla est la plus juste et dans cet écrin particulier des Bouffes du Nord, où elle a incarné tous ces rôles.

« On se défait des conventions, on se défait des postures. Pour moi, on est à l’endroit où la musique se forme. C’est unique au monde ce théâtre et de voir aussi près les gens, c’est très fort. Il y a beaucoup d’histoires et ça fait douze ans que je joue ici, c’est vraiment beau », reconnaît-elle.

Vue récemment dans le film La grande magie de Noémie Lvovsky, Judith Chemla impressionne par le choix de ses rôles, souvent tragiques.

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Le photographe Luís Miguel Proença remporte le concours du Musée du Douro

Le photographe Luís Miguel Proença a remporté le concours international promu par le Musée du Douro, avec l’ensemble de photographies « Paysages et détails », a-t-on annoncé aujourd’hui.

L’édition 2022 du concours international de photographie s’est associée à la célébration du 20e anniversaire du classement du Douro au patrimoine mondial.

Le musée du Douro, situé à Peso da Régua, dans le district de Vila Real, a annoncé aujourd’hui qu’au total, le concours a reçu 23 inscriptions et que 19 participants ont été admis.

Les œuvres approuvées, soumises sous forme d’ensembles, ont été présentées au jury de manière anonyme.

Selon le musée, le 1er prix a été attribué à Luís Miguel Proença, de Fundão (Castelo Branco), avec l’ensemble « Paysages et détails ».

Le 2e prix a été remporté par José Suzano Magalhães, de Gondomar (Porto), avec l’ensemble « Alto Douro Vinhateiro », et le 3e prix est allé à António Jaime Abrunhosa, de Vila Nova de Foz Côa (Guarda), avec l’ensemble « Gentes, trabalhos e locais ».

L’objectif du concours 2022 était de « capturer les changements et ou la persistance du paysage évolutif et vivant — le Douro — dans ses aspects les plus divers ».

« Outre la capture du paysage, l’objectif était également de ressentir, de parcourir le Douro à travers ses habitants, ses pratiques et la manière dont ils façonnent le territoire viticole à travers une lecture critique du statut de patrimoine mondial », ajoute l’unité du musée.

Les images gagnantes du concours vont désormais intégrer la base de données « Archives visuelles » du Musée du Douro, en étant la devise d’une exposition itinérante.

Le concours fait partie du projet « Photographie contemporaine dans le Douro » et bénéficie du partenariat d’EDP – Produção.

La région viticole du Haut-Douro a été classée par l’UNESCO le 14 décembre 2001 en tant que paysage culturel évolutif et vivant et, entre décembre 2021 et décembre 2022, elle fêtera les 20 ans de ce classement.

La zone classée traverse les municipalités de Mesão Frio, Peso da Régua, Santa Marta de Penaguião, Vila Real, Alijó, Sabrosa, Carrazeda de Ansiães, Torre de Moncorvo, Lamego, Armamar, Tabuaço, São João da Pesqueira et Vila Nova de Foz Côa et constitue le continuum le plus représentatif de la région délimitée du Douro, la plus ancienne région viticole délimitée et réglementée au monde (1756).

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Baptiste Charroing prendra la tête du Théâtre des Champs-Elysées à l’été 2025

Baptiste Charoing remplacera Michel Franck à la tête du Théâtre des Champs-Elysées à Paris en 2025.

Baptiste Charroing, actuel directeur de production et de diffusion au Théâtre des Champs-Elysées à Paris, en prendra la direction générale à l’été 2025, à l’issue du troisième mandat de Michel Franck, selon un communiqué publié mardi soir 18 octobre. Arrivé au sein de l’institution en 2020, cet altiste de formation, choisi après un processus d’auditions, a pour « mission d’assurer la programmation des saisons 2025 et suivantes », précise le texte.

« Sa connaissance de la musique et de l’ensemble des acteurs du milieu musical, ses capacités de gestionnaire et de manager ont été autant de qualités qui ont su séduire l’ensemble du comité », a souligné Eric Lombard, président du conseil d’administration du Théâtre des Champs-Elysées, cité dans le communiqué.

Baptiste Charroing succèdera à Michel Franck, à la tête du théâtre depuis 2010. Celui-ci, « n’ayant pas souhaité faire un quatrième mandat », quittera ses fonctions actuelles fin août 2025.

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Notre-Dame de Paris : le chantier de reconstruction de la cathédrale progresse

La Cour des comptes confirme que les conditions permettant d’assurer la réouverture de Notre-Dame seront réunies dans le délai imparti, d’ici la fin de l’année 2024.

Les travaux avancent. Les conditions permettant d’assurer la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, ravagée par un incendie le 15 avril 2019, seront réunies dans le délai imparti, selon un rapport de la Cour des Comptes auquel « Complément d’enquête » a eu accès. L’établissement public, en charge des travaux de conservation et de restauration de la cathédrale, a pour objectif de « rendre » les lieux « au culte et aux visiteurs avant la fin de l’année 2024 ».

« Les travaux destinés à assurer la sauvegarde de la cathédrale, engagés immédiatement après l’incendie par la direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France, puis par l’établissement public (…) ont été achevés en 2021 pour un montant de 151 millions d’euros », constate la Cour des comptes.

Traiter « les pathologies antérieures à l’incendie »

L’instance précise que ces travaux ont été réalisés dans des conditions « satisfaisantes », malgré des contraintes liées à la présence de plomb sur les lieux. « Le traitement de cette pollution a été conduit avec succès (…) mais l’absence de règlementation précise applicable à la pollution au plomb a obligé à appliquer les dispositions prévues pour les logements ou pour l’industrie, qui sont pour partie inadaptées aux travaux sur des monuments historiques ».

Le programme du chantier de la cathédrale se poursuit actuellement avec la deuxième étape : les travaux de restauration. Avec une enveloppe prévisionnelle s’élevant à 552 millions d’euros. Ils comprennent notamment la reconstruction de la flèche « à l’identique », selon les prérogatives de la commission nationale du patrimoine et de l’architecture. D’autres travaux concernant le traitement de « pathologies antérieures à l’incendie » pourraient se poursuivre après la réouverture de la cathédrale. Il s’agit notamment de la restauration extérieure de la nef, ou encore de celle de la sacristie et du presbytère.

Selon des estimations, la cathédrale pourrait connaître, après réouverture, un nombre de visiteurs supérieur à celui constaté avant l’incendie : 14 millions, soit deux millions de plus qu’avant 2019. « Une fragilité future », selon la Cour des comptes, qui pointe par ailleurs le besoin de réfléchir à améliorer les conditions d’accueil de Notre-Dame de Paris, qui, avant l’incendie, n’étaient pas « adaptées à l’un des monuments les plus emblématiques et les plus visités de notre pays ».