

Éducation : les écoles d’architecture en détresse partout en France
Suivre les cours sous les parapluies dans un amphithéâtre où le plafond n’est plus étanche, voilà à quoi en sont réduits les étudiants de l’école d’architecture de Grenoble (Isère). Depuis plusieurs semaines, ils se mobilisent pour dénoncer le manque de moyens et l’état de détérioration avancée de l’école. « Au début de l’année, on m’a juste dit :’Tu vas voir, en hiver, il fait froid donc achète une polaire’, comme si c’était normal », relate Ariel Le Floch, étudiante en 2ème année.
Un sous-financement de la part de l’État
Les étudiants sont majoritairement soutenus par leurs enseignants, trop peu nombreux selon eux. Ils doivent régulièrement dépasser leurs horaires. Presque toutes les écoles d’architecture de France dénoncent un sous-financement chronique de la part de l’État comme à Pau (Pyrénées-Atlantiques), Rouen (Seine-Maritime), Bordeaux (Gironde) ou Paris. Dans une école parisienne, les élèves vont jusqu’à se mettre en danger en se rendant dans une salle normalement condamnée pour cause d’amiante.

Californie : la vente de cigarettes bientôt interdite à toutes les personnes nées après le 1er janvier 2007 ?
Son nom : « Assembly Bill 935 ». Ce texte s’inspire d’un texte néo-zélandais de 2022, interdisant là-bas les produits à base de tabac à toutes les personnes nées après 2009. Brookline, une ville de 60 000 habitants dans le Massachussetts à l’est des Etats-Unis, a passé une loi similaire pour tous ceux nés après 2000.
En Californie, où la vente de tabac est déjà interdite au moins de 21 ans, ce serait donc à partir de 2007. Les personnes qui achèteront du tabac malgré tout ne risquent pas d’amende ou de peine de prison. Ce sont les vendeurs qui seraient sanctionnés financièrement. Le cannabis, légal ici, et les narguilés ne sont pas concernés par l’interdiction. En revanche, depuis un référendum en 2020, plus personne ne peut acheter de cartouches de vapotage avec une saveur, un goût de fruit par exemple.
La contrainte face au tabac
Derrière cette loi, on retrouve Damon Connolly, un avocat élu à l’Assemblée de Californie lors des dernières élections en novembre 2022. Il dit que cette législation n’enlèverait aucun droit à qui que ce soit et qu’elle va éviter à une nouvelle génération de finir accros à la nicotine. Il veut surtout que la Californie donne l’exemple et qu’au-delà de ses frontières, d’autres Etats réfléchissent à la question. Les cigarettes tuent 480 000 Américains chaque année. Et il semblerait que les restrictions, les lois – et le marketing bien sûr – aient un impact sur la consommation de tabac. D’après le Centre de contrôle des maladies, 11,5% d’Américains fumaient des cigarettes en 2021, soit presque deux fois moins qu’en 2009.
Reste que tout le monde n’est pas satisfait. Certains s’interrogent sur l’efficacité d’une telle loi alors que les régulations autour du tabac sont déjà très strictes en Californie. Est-ce que ceux qui veulent fumer à tout prix n’auront pas recours au marché noir, parfois en trouvant des contrefaçons encore plus dangereuses ? Est-ce qu’ils n’iront pas dans le Nevada ou l’Arizona voisin pour trouver des cigarettes ?
Un manque à gagner de plus d’un milliard de dollars
Les quelque 20 000 enseignes qui vendent du tabac en Californie ne sont pas enchantées non plus. Charles Janigian, leur représentant, répète aux médias américains que les gens devraient avoir le droit de fumer s’ils en ont envie. Son association va sans doute attaquer cette loi en justice si elle est votée. Il parle d’une perte de temps pour la législature et insiste sur les emplois en péril ou l’argent que l’état californien ne va plus toucher, estimé en 2021 à environ 1,5 milliard de dollars de taxe. Une somme normalement reversée à des programmes de santé.
Mais de son côté, Damon Connolly, l’élu derrière le projet de loi, considère justement que moins de gens qui fument signifie moins de gens malades et donc un impact positif sur les dépenses de santé publique.

Théâtre : « C’est une lumière que personne ne parvient à broyer », s’enthousiasme Judith Chemla dans le rôle de « Mélisande »
Judith Chemla tient ce rôle jusqu’au 19 mars au théâtre des Bouffes du Nord à Paris.
C’est une artiste complète, inclassable, Judith Chemla, actrice, musicienne et chanteuse lyrique est « Mélisande » au théâtre des Bouffes du Nord, dans une version entre opéra et théâtre de l’œuvre de Maeterlinck et Debussy. Cette adaptation, très libre, signée Florent Hubert et Richard Brunel, s’appelle bien Mélisande, comme si Pelléas, n’était qu’un second rôle. C’est elle qui brûle la scène de sa passion, passion de vivre hors de cet univers dystopique, où les hommes dominent les femmes de leur propre faiblesse.
« J’avais l’impression que c’était un parcours de victime, mais, en fait, c’est l’inverse. C’est une lumière qu’on tente de broyer et que personne ne parvient à broyer, s’enthousiasme la comédienne. Le monde n’est pas prêt à bouger à la fin de cette pièce et je pense que le nôtre est en train de bouger ».
« Des héroïnes sacrificielles »
Et elle le dit publiquement que le monde doit bouger, Judith Chemla qui a subi des violences conjugales. Sur scène, elle habite littéralement ses personnages lyriques : Didon, Traviata, Mélisande, dont elle renverse la funeste destinée en pulsion de vie. « Malgré tout, c’est quand même des héroïnes sacrificielles. Ça interroge profondément sur la place des femmes et ce qu’on a attendu d’elle tout au long de l’histoire. Il y a un sacrifice, mais il y a une lumière totale qui l’entoure », avoue Judith Chemla.
C’est dans ces formes hybrides, modestes et géniales à la fois, entre opéra et théâtre que Judith Chemla est la plus juste et dans cet écrin particulier des Bouffes du Nord, où elle a incarné tous ces rôles.
« On se défait des conventions, on se défait des postures. Pour moi, on est à l’endroit où la musique se forme. C’est unique au monde ce théâtre et de voir aussi près les gens, c’est très fort. Il y a beaucoup d’histoires et ça fait douze ans que je joue ici, c’est vraiment beau », reconnaît-elle.
Vue récemment dans le film La grande magie de Noémie Lvovsky, Judith Chemla impressionne par le choix de ses rôles, souvent tragiques.

« Il n’y a pas d’âge pour être nostalgique » : rencontre avec Zélie, chanteuse de 21 ans, qui sort un premier EP pop et mélancolique
La jeune artiste partage son univers dans son premier EP “Zélie, c’est quoi ?”, sorti le 24 février. Elle raconte à franceinfo cette toute nouvelle expérience.
Autrice-compositrice-interprète depuis deux ans, Zélie a sorti son premier EP de neuf titres le 24 février. Un mélange de pop et de variété française avec une touche urbaine. Elle sera en concert au Badaboum, à Paris, le 18 mars, pour se confronter au public.
Baignée dans la variété française dès son plus jeune âge grâce à son père, Zélie a toujours eu un attrait particulier pour la musique, mais son envie d’en faire son métier est arrivée bien plus tard. Sa passion, c’était la danse : « J’en faisais vingt heures par semaine quand j’étais petite, j’ai fait une scolarité à horaires aménagés donc j’allais à l’école le matin et je faisais de la danse l’après-midi ». Son rêve, après le bac, est de devenir danseuse mais, lors de son année de terminale, la jeune artiste se pose beaucoup de questions sur son avenir. « La danse me plaisait de moins en moins, je savais qu’il fallait partir à l’étranger pour faire des formations de danseur contemporain, mais je n’avais pas envie de partir », confie Zélie. Elle arrête donc son école de danse. Ayant ses après-midi libres, elle se découvre une nouvelle passion : écrire des chansons et les poster sur les réseaux sociaux.
« Tu fais mille métiers à la fois »
Après son baccalauréat, elle intègre les cours Florent musique. Pendant sa scolarité, il y a deux ans, elle est repérée par le label Low Wood, avec lequel elle signe un contrat. Un nouveau monde s’offre à elle. « Je composais énormément par plaisir mais je ne visualisais pas ce que c’était de développer un projet et une identité artistique, de donner envie aux gens d’écouter ma musique. Quand le label m’a contactée, ça a un peu tout chamboulé. J’ai dû prendre certaines responsabilités mais ça n’a fait qu’augmenter ma passion parce que même le côté stratégie, marketing, la création de clips et de pochettes, j’adore. Tu fais mille métiers à la fois. »
Et même si la jeune chanteuse manque encore un peu de confiance – la concurrence est rude, il faut se démarquer –, elle comprend rapidement que ce monde de la musique est fait pour elle : « C‘était une évidence. De toute façon, je ne sais pas faire autre chose. »
« J’étais plus heureuse quand j’étais plus insouciante »
Après deux ans de travail, Zélie sort un EP teinté de nostalgie, un peu surprenant lorsque l’on a 20 ans. « La nostalgie, c’est ma principale source d’inspiration. Je pense qu’il n’y a pas d’âge pour être nostalgique. Je suis nostalgique de cette période où je ne pensais pas à mon futur, à mes responsabilités de femme et d’adulte. Je trouve qu’il y a eu une vraie transition entre 19 et 20 ans, un peu violente avec le Covid. Je fais partie d’une génération qui n’a pas eu beaucoup de chance », raconte-t-elle. « Mes chansons parlent de transitions que j’ai parfois mal vécues parce que j’étais plus heureuse quand j’étais plus insouciante, quand j’allais en cours ou boire des cafés avec mes potes. Maintenant, je suis un peu obsédée par la musique, il y a beaucoup de questions qui viennent, donc beaucoup d’angoisse. »
Une insouciance qu’elle retrouve lors de soirées avec des amis. « On fait la fête et on boit de l’alcool pour retrouver cette insouciance. Les soirs où je sors avec mes amis, il n’y a aucune angoisse, c’est vraiment des moments hors du temps, tu n’es pas dans la vraie vie. » Et d’ajouter : « Quand on devient adulte, on perd quelque chose mais, en même temps, plus on se connaît, plus on sait ce qui va nous rendre heureux. On passe juste à une autre ère. » Elle en parle dans une de ses chansons, C’est mon truc.
A travers son EP, Zélie souhaite que tout le monde, peu importe l’âge et la sensibilité, puisse se reconnaître : « Même les personnes moins sensibles peuvent se retrouver dans la transition, la déception, la joie, la tristesse, on passe tous par là. J’ai envie de transmettre quelque chose d’intime et d’humain auquel tout le monde peut s’identifier. »
Inspirée par Angèle ou Lomepal
Zélie définit sa musique comme étant de la « pop urbaine » : « Ce que je fais, c’est de la pop, mais il y a un peu plus d’urbain que dans certaines pop plus classiques. » Un choix tout à fait logique lorsqu’on connaît ses inspirations musicales : « J’écoute de la pop francophone comme Emma Peters, Angèle, Ben Mazué, et du rap français comme Disiz, Lomepal ou encore Orelsan. »
Des artistes qui se dévoilent sans filtre dans leurs chansons, comme Zélie dans son titre Merci, le premier de l’EP : « Je l’ai écrit rapidement et d’une traite, ça venait du cœur, je n’ai pas mis de filtre. Je n’avais jamais pensé à écrire sur le fait de vouloir être chanteur, de recevoir du soutien, d’être ému par ça. J’étais assez fière. Et c’est celle qui m’a fait le plus pleurer, c’est la première fois que je me suis sentie vraiment moi-même. »
La jeune chanteuse a « vraiment hâte » de se produire devant le public parisien le 18 mars : « Ça va me donner beaucoup de confiance. » Son prochain objectif : se produire dans des salles parisiennes telles que le Café de la danse et découvrir un jour l’adrénaline de la tournée.
Zélie au Badaboum, à Paris, le 18 mars à partir de 19 heures.

Mangas : 6 questions pour mieux comprendre les enjeux de l’intelligence artificielle dans la création
La parution jeudi au Japon d’un manga entièrement créé par une intelligence artificielle soulève des questions.
L’auteur d’un manga qui sortira jeudi au Japon avoue avoir « zéro » talent pour le dessin : son œuvre, la première du pays entièrement créée par une intelligence artificielle, soulève des inquiétudes pour l’emploi et les droits d’auteur dans cette lucrative industrie.
Comment une intelligence artificielle peut-elle créer un manga de toutes pièces ? Comment les auteurs s’emparent-ils de cet outil ? Quels sont les risques pour la création ? Qu’en est-il des droits d’auteurs ? Quel est le statut des œuvres générées par les programmes d’intelligence artificielle ?
1 Comment un auteur « sans talent » a-t-il réussi à créer un manga de 100 pages en 6 semaines ?
Tous les engins et créatures futuristes de ce manga de science-fiction intitulé « Cyberpunk : Peach John » sont l’œuvre du programme Midjourney, un outil d’IA apparu l’an dernier qui a épaté la planète, avec d’autres programmes similaires comme Stable Diffusion ou DALL-E 2.
Le programme Midjourney, développé aux Etats-Unis, a rencontré un succès mondial avec ses créations fantastiques, parfois absurdes voire effrayantes mais souvent étonnamment sophistiquées, invitant beaucoup d’artistes à s’interroger sur leur métier.
Pour créer son manga, Rootport a entré des mots-clés comme « cheveux roses », « garçon asiatique » et « blouson », et la machine a donné naissance en une minute environ aux images du héros de l’histoire, dont le visage est cependant assez différent d’une case à l’autre.
Il a ensuite assemblé les meilleurs résultats sur une page de bande dessinée pour réaliser le livre, entièrement en couleur contrairement aux mangas « classiques », et qui fait déjà beaucoup parler en ligne avant sa parution. Rootport – le pseudonyme de l’auteur – a ainsi réalisé ce manga d’une centaine de pages en six semaines seulement, là où un artiste confirmé aurait normalement mis un an, estime-t-il.
« C’était un cheminement amusant, un peu comme jouer au loto« , raconte à l’AFP l’homme de 37 ans. Pour l’auteur, les générateurs d’images utilisant l’IA ont « ouvert la voie à des gens sans talent artistique » à condition qu’ils aient de bonnes histoires à raconter. Rootport raconte la satisfaction ressentie lorsque ses instructions textuelles, telles des « incantations » magiques, engendraient des images. Mais il ajoute que ce travail avec l’aide de l’IA « n’a probablement pas » été aussi satisfaisant que s’il avait dessiné lui-même.
Les auteurs « sans talent » ne sont pas les seuls à s’emparer de l’IA. Eiichiro Oda, auteur de la série phénomène One Piece, a récemment avoué qu’il avait eu recours à ChatGPT , le programme à succès qui génère des textes grâce à l’intelligence artificielle, pour imaginer l’intrigue du prochain épisode de sa série. « Bonjour. C’est l’auteur. Je n’arrive pas à trouver d’intrigue pour One Piece la semaine prochaine. Pourrais-tu en imaginer une? Une super bonne, s’il te plaît », a demandé l’auteur à ChatGPT, selon une vidéo publiée par son équipe sur Twitter.
2 Qu’est-ce que l’IA ne peut pas faire à la place de l’homme ?
« Je suis convaincue que les humains sont toujours meilleurs » pour imaginer des scénarios, également très importants dans les mangas, souligne Madoka Kobayashi, artiste de manga depuis plus de 30 ans, ajoutant qu’elle ne voit « pas vraiment l’IA comme une menace ». « Je pense plutôt qu’elle peut être un excellent compagnon », estime-t-elle.
L’IA peut « m’aider à visualiser ce que j’ai en tête, et me suggérer des idées, que je tente ensuite d’améliorer », ajoute l’artiste. A la Tokyo Design Academy où elle enseigne, Madoka Kobayashi invite ses élèves à observer des figurines pour améliorer leur dessin de détails comme les muscles ou les plis des vêtements.
« Les images d’IA sont géniales, mais je suis plus attiré par les dessins d’humains, justement parce qu’ils sont désordonnés », dit Ginjiro Uchida, un étudiant de 18 ans. Les programmes informatiques ont du mal à dessiner des mains ou des visages aux proportions délibérément exagérées comme un vrai mangaka, et « les humains ont encore un plus grand sens de l’humour« , pense-t-il.
3 Les créateurs peuvent-ils s’opposer au « droit de fouille » ?
Les IA provoquent des controverses juridiques. La start-up derrière Stable Diffusion a d’ailleurs été poursuivie pour avoir « nourri » son IA avec des documents protégés par des droits d’auteur.
Au Japon, des élus se sont inquiétés de la question, bien que selon les experts, les violations de droits d’auteur soient peu probables si les créations de l’IA proviennent de simples commandes textuelles.
Face aux intelligences artificielles qui moulinent leurs œuvres pour générer du contenu, les auteurs ripostent avec de premières plaintes. Leur bataille sera rude : en Europe comme en Amérique du Nord, le droit penche pour les IA mais pourrait évoluer, selon les juristes.
En janvier, aux Etats-Unis, trois artistes ont porté plainte contre Stable Diffusion, Midjourney et DeviantArt, et l’agence de photos Getty contre Stable Diffusion. Ils contestent le droit des IA à traiter des milliards de textes ou d’images, ce qui a permis leur « apprentissage ».
En Europe, une directive européenne de 2019, transposée dans 22 Etats dont la France, autorise ce « droit de fouille » (data mining), y compris sur des contenus sous droit d’auteur, s’ils sont publiquement accessibles. Sauf si le titulaire des droits s’y est opposé expressément.
« Cette exception au droit d’auteur, conçue sur mesure pour permettre l’essor de ces technologies, est passée relativement inaperçue », commente maître Charles Bouffier, du cabinet Racine. « A des fins de recherche, l’exception est absolue, sans opposition possible. Mais à des fins commerciales, les titulaires de droits peuvent refuser et l’indiquer dans les conditions générales du site, par exemple », souligne-t-il.
La difficulté sera de s’assurer que leur opposition est respectée. « Comment savoir si une œuvre a été utilisée dans la phase d’apprentissage? », interroge maître Pierre Pérot, du cabinet August Debouzy.
Le droit américain autorise lui aussi le data mining pour un usage équitable (« fair use »), consacré lors d’un procès anti-Google pour la numérisation de livres gagné par le géant américain.
4 Quel est le statut juridique des œuvres générées par l’IA ?
Pour les contenus générés, le statut juridique est épineux. S’agit-il de contrefaçons, surtout si l’utilisateur de l’IA a requis une production « à la manière » d’un auteur ou imitant un logo?
Le droit français et européen, comme le droit américain, ne reconnaît la contrefaçon qu’en cas de copie d’une œuvre précise. « Ni un genre, ni un style, ni une idée ne sont protégeables par le droit d’auteur », remarque maître Eric Barbry, du cabinet Racine. En revanche, si on reconnaît clairement la source dans l’image générée, la question se pose.
En Europe, une notion pourrait protéger des artistes copiés par des IA: celle de « parasitisme », qui sanctionne le « pillage » des efforts d’autrui. Cette jurisprudence française ouvre droit à dédommagement si un manque à gagner est prouvé.
Récemment, des grandes maisons de luxe ont ainsi gagné contre des fabricants de mode qui copiaient leur « univers », relève maître Marc Mossé, d’August Debouzy.
5 L’utilisateur de l’IA peut-il être considéré comme un auteur ?
Enfin se pose la question de l’utilisation commerciale de ces contenus. A qui appartiennent-ils ? Peuvent-ils être vendus et bénéficier d’un droit d’auteur?
Tout d’abord, les juristes estiment qu’une IA n’est ni propriétaire, ni auteur, ni responsable. « Les IA indiquent dans leurs conditions générales que l’utilisateur, et lui seul, est responsable de l’usage qu’il va faire du contenu », souligne maître Pérot. « Rien n’interdit donc de le commercialiser ».
Faut-il préciser qu’il provient d’une IA ? Ce pourrait être le cas au titre de l’information des consommateurs. La future directive européenne sur les IA (IA Act) pourrait aussi prévoir une obligation de transparence.
Reste le sujet du droit d’auteur. Le droit français et européen précise qu’une œuvre ne peut en bénéficier que si elle est originale et exprime la personnalité de l’auteur. « Cela induit que l’auteur est une personne physique », selon maître Bouffier. « Ce sera compliqué pour les utilisateurs d’IA de se présenter comme auteur à part entière », confirme maître Barbry. Aucun tribunal en Europe n’a encore tranché mais aux Etats-Unis l’Office du copyright vient de refuser le droit d’auteur à une BD générée par IA.
Maître Pérot cite le cas de Théâtre d’opéra spatial, une image générée par une IA qui a remporté un concours en septembre. Son producteur a passé 80 heures à peaufiner ses instructions et retouché le résultat. « On peut considérer là que l’utilisateur a eu un rôle majeur et qu’il y a place pour le droit d’auteur », note l’avocat, citant « un travail de supervision, de choix, d’analyse, de sélection ».
Les productions par IA suivraient ainsi le chemin de la photographie, considérée comme un produit d’outil et non une œuvre jusqu’à un arrêt de la Cour de justice de l’UE de 2011 qui a reconnu aux photographes des « choix créatifs ».
6 L’IA représente-t-elle un danger pour l’emploi des créateurs ?
D’autres craignent que cette technologie nuise à l’emploi des jeunes mangakas, et plus largement des artistes. La plate-forme de streaming Netflix a été critiquée en janvier pour avoir diffusé un dessin animé japonais avec des décors générés par une IA.
« La possibilité que les assistants des mangakas soient remplacés » un jour par une machine « n’est pas nulle », estime Satoshi Kurihara, professeur à l’université Keio de Tokyo, qui en 2020 a publié avec son équipe un manga assisté par IA.
Presque tous les dessins de cette production dans le style du pionnier de ce genre graphique, Osamu Tezuka, avaient été réalisés par des humains. Mais depuis, l’IA est devenue « de première qualité » et va certainement influencer l’industrie du manga, pense-t-il.
Trois grands éditeurs japonais interrogés n’ont pas souhaité exprimer leur vision de l’impact futur de l’IA sur l’industrie du manga. Rootport doute que les mangas créés à 100% par une IA deviendront incontournables, mais « ne pense pas non plus que les mangas réalisés sans aucune IA domineront pour toujours ».

L’eau potable a également des effets bénéfiques sur la santé mentale. Découvrez lesquels
Des raisons supplémentaires de garder la bouteille près de soi à tout moment.
Chacun sait que l’eau est importante et que la déshydratation provoque un certain nombre de symptômes physiques désagréables. Ses effets sur la santé générale sont également connus, mais certaines personnes ignorent les bienfaits de ce liquide essentiel pour la santé mentale.
C’est pourquoi le site web CNET a consulté des experts, effectué des recherches et répertorié cinq avantages qui vous convaincront de boire beaucoup d’eau tout au long de la journée.
Cinq avantages de l’eau potable pour la santé mentale :
Améliore les fonctions cognitives ;
Stimule la production de sérotonine (connue sous le nom de substance chimique de bien-être) ;
Atténue les symptômes d’anxiété et de dépression ;
Contribue à réduire le risque de démence.

Joana Vasconcelos espère avoir bientôt des nouvelles du musée au bord du Tage
L’artiste Joana Vasconcelos a déclaré aujourd’hui qu’elle espérait avoir bientôt des nouvelles du musée concernant son atelier, qu’elle prévoit d’installer sur les rives du Tage, entre les municipalités de Lisbonne et d’Oeiras.
« Je suis toujours en négociations, qui ne sont pas encore terminées. C’est un très grand projet, un projet qui apporte une dimension importante à mon travail, qui n’est pas d’être un musée sur mon travail, mais d’être un musée sur mon studio », a déclaré Joana Vasconcelos.
L’artiste a expliqué que son intention est que « les gens puissent visiter un atelier où elle travaille ».
« Et ils peuvent profiter, d’une certaine manière, de ces artisans qui travaillent avec moi, pour voir comment les techniques peuvent être perpétuées et comment je peux contribuer du point de vue de l’éducation, du point de vue du bien-être et du point de vue de l’artisanat, afin que l’identité du Portugal, les traditions, soient maintenues et préservées », a-t-elle ajouté, en parlant à Lusa et à la RTP, à Madrid, où elle a présenté aujourd’hui l’œuvre « Liquid Love », qui sera intégrée à la collection « Cahiers d’artiste » du Club Matador de Madrid.
Le projet, a-t-il souligné, « implique de nombreuses personnes et implique de nombreuses autorisations », mais il a déclaré qu’il était « sur la bonne voie ».
« Nous allons dans la bonne direction et j’espère avoir des nouvelles bientôt », a déclaré Joana Vasconcelos.
Selon elle, elle travaille et négocie pour installer le musée, qui serait construit de toutes pièces, sur les rives du Tage, dans un projet qui devrait impliquer, en raison de son emplacement prévu, les conseils de Lisbonne et d’Oeiras et l’administration du port de Lisbonne (APL).
« Donc, il y a beaucoup de personnes intéressées et, en fait, j’ai eu la chance que tout le monde trouve le projet pertinent », a-t-il ajouté, avant de souligner que l’objectif est de « pouvoir contribuer activement avec un équipement totalement différent », qui a une composante liée à la pédagogie et à « l’éducation des petits », mais qui intègre aussi « un côté loisir » et le « plaisir de l’art, pas seulement l’objet final, expositif, mais pouvoir se voir faire l’œuvre d’art ».

Martinho da Vila est l’une des têtes d’affiche du BR Fest à Figueira da Foz.
Martinho da Vila est l’une des têtes d’affiche du festival BR Fest, consacré à la culture brésilienne et prévu en juillet, sur la plage de Figueira da Foz, a annoncé aujourd’hui l’organisation.
Le producteur MOT — Memories of Tomorrow a annoncé aujourd’hui les quatre premiers artistes du festival, prévu les 15 et 16 juillet à Praia do Relógio.
Outre Martinho da Vila, 84 ans, l’une des légendes de la samba, la première journée du BR Fest sera marquée par Pocah, une chanteuse et compositrice brésilienne de 28 ans qui, il y a une dizaine d’années, a commencé sa carrière musicale et s’est fait connaître dans tout le Brésil avec le tube « Mulher do Poder ».
Le 16 juillet, un dimanche, le programme déjà connu comprend le funk carioca de Kevin o Chris, 25 ans, un retour dans le quartier de Coimbra, où il s’est produit en mai, devant environ 30 mille personnes, à Queima das Fitas.
L’autre nom annoncé aujourd’hui est celui de Gloria Groove, chanteuse, rappeuse et « drag queen » brésilienne, qui, selon l’organisation, « déchire les préjugés jour après jour » dans ses spectacles.
Dans un communiqué de presse envoyé à l’agence de presse Lusa, le producteur du MOT a déclaré que le BR Fest aura « un line-up éclectique qui servira de pont entre les deux côtés de l’Atlantique » et sera « la maison de la musique et de la culture brésiliennes l’été prochain ».
« Cela faisait longtemps que nous pensions à préparer un événement de dimension pour la communauté brésilienne vivant au Portugal. Cet événement a été planifié en écoutant les opinions de cette même communauté, en impliquant certaines personnalités brésiliennes et en concevant quelque chose qui exalte l’esprit culturel du pays frère », a déclaré Tiago Castelo Branco, directeur exécutif de la MOT, cité dans la note.
L’ancien joueur de football et ancien gardien de but du FC Porto, Helton Arruda, ambassadeur du BR Fest, aujourd’hui musicien et homme d’affaires « amoureux de la musique », considère le festival comme « quelque chose de différent ».
« J’ai réalisé que ce festival avait tout pour être un succès et serait une grande opportunité pour les Brésiliens et les Portugais de se retrouver ensemble dans un événement célébrant le monde brésilien. Je suis très heureux d’aider à construire ce pont entre deux pays que j’aime tant », a souligné Helton Arruda.
Dans de précédentes déclarations à Lusa, Tiago Castelo Branco a indiqué que BR Fest « vise à transformer Figueira da Foz en capitale brésilienne du Portugal » et n’est pas seulement dédié à la communauté brésilienne vivant dans le pays, estimée à environ 280 000 citoyens enregistrés, mais à tous les fans de musique, de gastronomie et d’art brésilien.
« Il s’agit d’un festival du centre du Portugal, qui se déroule sur la plage et en été », a souligné le directeur exécutif du MOT, notant que l’événement a lieu dans une ville équidistante en distance territoriale des principaux lieux (Lisbonne, Porto et Braga) où réside la communauté brésilienne.
« Le Portugal possède des festivals pour tous les genres, mais il n’en existe aucun de cette dimension consacré à la musique et à la culture brésiliennes », a-t-il déclaré.
Le BR Fest utilisera le lieu qui sera utilisé une semaine plus tôt, du 07 au 09 juillet, par le festival de musique électronique RFM Somnii, également produit par le MOT.

Le photographe Luís Miguel Proença remporte le concours du Musée du Douro
Le photographe Luís Miguel Proença a remporté le concours international promu par le Musée du Douro, avec l’ensemble de photographies « Paysages et détails », a-t-on annoncé aujourd’hui.
L’édition 2022 du concours international de photographie s’est associée à la célébration du 20e anniversaire du classement du Douro au patrimoine mondial.
Le musée du Douro, situé à Peso da Régua, dans le district de Vila Real, a annoncé aujourd’hui qu’au total, le concours a reçu 23 inscriptions et que 19 participants ont été admis.
Les œuvres approuvées, soumises sous forme d’ensembles, ont été présentées au jury de manière anonyme.
Selon le musée, le 1er prix a été attribué à Luís Miguel Proença, de Fundão (Castelo Branco), avec l’ensemble « Paysages et détails ».
Le 2e prix a été remporté par José Suzano Magalhães, de Gondomar (Porto), avec l’ensemble « Alto Douro Vinhateiro », et le 3e prix est allé à António Jaime Abrunhosa, de Vila Nova de Foz Côa (Guarda), avec l’ensemble « Gentes, trabalhos e locais ».
L’objectif du concours 2022 était de « capturer les changements et ou la persistance du paysage évolutif et vivant — le Douro — dans ses aspects les plus divers ».
« Outre la capture du paysage, l’objectif était également de ressentir, de parcourir le Douro à travers ses habitants, ses pratiques et la manière dont ils façonnent le territoire viticole à travers une lecture critique du statut de patrimoine mondial », ajoute l’unité du musée.
Les images gagnantes du concours vont désormais intégrer la base de données « Archives visuelles » du Musée du Douro, en étant la devise d’une exposition itinérante.
Le concours fait partie du projet « Photographie contemporaine dans le Douro » et bénéficie du partenariat d’EDP – Produção.
La région viticole du Haut-Douro a été classée par l’UNESCO le 14 décembre 2001 en tant que paysage culturel évolutif et vivant et, entre décembre 2021 et décembre 2022, elle fêtera les 20 ans de ce classement.
La zone classée traverse les municipalités de Mesão Frio, Peso da Régua, Santa Marta de Penaguião, Vila Real, Alijó, Sabrosa, Carrazeda de Ansiães, Torre de Moncorvo, Lamego, Armamar, Tabuaço, São João da Pesqueira et Vila Nova de Foz Côa et constitue le continuum le plus représentatif de la région délimitée du Douro, la plus ancienne région viticole délimitée et réglementée au monde (1756).

La déforestation de l’Amazonie atteint un record durant la dernière année du mandat de Bolsonaro
L’Amazonie brésilienne a perdu 10 267 kilomètres de couverture végétale d’ici 2022, soit une superficie équivalente à celle du Liban. La dernière année de l’administration du président Jair Bolsonaro a été marquée par une déforestation record de la plus grande forêt tropicale du monde.
Selon l’Institut national d’études spatiales (INPE) annoncé aujourd’hui, la superficie de la jungle de l’Amazonie brésilienne dévastée l’année dernière était supérieure de 24,9 % à celle détruite en 2021 (8 219 kilomètres carrés) et la plus importante depuis que ce service officiel a commencé à mesurer les alertes dites de déforestation en 2015.
Jusqu’à présent, l’année de la plus grande déforestation avait été 2019 (9 178 kilomètres carrés), précisément la première sous la gestion du leader d’extrême droite, que les écologistes accusent de la crise actuelle en Amazonie en raison de son discours contre l’environnement, de sa défense de l’exploitation minière même dans les réserves et du démantèlement des organes de contrôle.
Les données publiées aujourd’hui sont mesurées par Deter, un mécanisme qui utilise des images satellites pour signaler mensuellement et en temps réel les zones menacées en Amazonie, mais qui sont moins précises que celles de Prodes, un outil que l’INPE utilise pour calculer la déforestation et dont la divulgation est annuelle.
Selon le dernier bulletin Prodes, publié en novembre, l’Amazonie a perdu 11 568 kilomètres de végétation entre août 2021 et juillet 2022, soit une étendue inférieure de 11,3 % à celle de la période correspondante précédente (13 038 kilomètres carrés), mais la deuxième plus importante de ces 14 dernières années.
Les organisations de défense de l’environnement avaient déjà prévenu que les destructions se multipliaient à un rythme record au cours des derniers mois de 2022, dans l’attente d’une défaite de Bolsonaro à l’élection présidentielle d’octobre, comme cela s’est avéré.
Le nouveau président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, qui a pris ses fonctions le 1er janvier, a promis que l’une des priorités de son gouvernement serait de réduire à nouveau au minimum la déforestation en Amazonie, comme il l’avait fait lors de ses premiers gouvernements (2003-2010), et de lutter sans relâche contre l’exploitation forestière et minière illégale.
Sa ministre de l’environnement, l’écologiste Marina Silva, a annoncé cette semaine la création, au sein de son ministère, d’un secrétariat consacré exclusivement à la lutte contre la déforestation.
Selon les données de l’INPE, rien qu’entre août et décembre 2022, 4 793 kilomètres de forêt ont été déboisés en Amazonie, un chiffre record pour cette période.
Pour le seul mois de décembre, la déforestation a atteint 218,4 kilomètres carrés, soit une augmentation de 150 % par rapport au même mois en 2021 (87 kilomètres carrés) et le chiffre le plus élevé pour ce mois depuis le début du précédent gouvernement.
« Les alertes de destruction ont atteint un niveau record dans les derniers mois de 2022, ce qui a laissé au gouvernement Lula un taux qui affectera négativement les chiffres de 2023 », puisque la mesure annuelle se situe entre août d’une année et juillet de la suivante, a déclaré le secrétaire exécutif de l’Observatoire du climat, Marcio Astrini.
Pour le leader du principal réseau de groupes environnementaux au Brésil, « le gouvernement Bolsonaro est terminé, mais son héritage environnemental désastreux se fera encore sentir pendant longtemps ».